Au centre hospitalier des Quatre-Villes,à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine),le 20 juillet 2022. GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP Ce n’est pas une surprise. Le chiffre était connu,peu ou prou depuis le printemps,mais il ne manque pas de provoquer des remous,à mesure que l’échéance approche. Les hôpitaux,déjà fortement sous pression sur le plan des ressources humaines,vont se retrouver,à partir de novembre,avec un millier d’internes en moins – ces jeunes médecins en formation dans les hôpitaux après la sixième année d’études. Et ce,pour les deux prochains semestres.
A la suite de la réforme des épreuves d’entrée de l’internat,mise en œuvre durant l’année universitaire 2023-2024,quelque 1 000 étudiants ont préféré redoubler plutôt que d’essuyer les plâtres du nouveau concours,ou,pour une petite part d’entre eux,n’ont pas obtenu les notes minimales désormais nécessaires,selon cette nouvelle formule d’admission en troisième cycle de médecine,qui vise à mieux évaluer les connaissances et les compétences de ces futurs professionnels.
Résultat : en ajoutant certains redoublants (670 étudiants,qui avaient redoublé leur cinquième ou sixième année et qui sont restés sous le régime de l’ancien concours),les nouveaux internes seront au total 8 479 à prendre un poste dans les hôpitaux,à l’automne,contre 9 500 en 2023.
« Je ne vois pas d’autre solution »
Dans les rangs de cette première promotion issue de la réforme,c’est le nombre de postes ouverts par spécialité et par territoire (les « subdivisions »),publié dans un arrêté du 7 juillet,qui a mis le feu aux poudres. Avec 7 974 postes proposés – pour quelque 7 800 candidats admis à ce concours réformé – contre 9 484 en 2023,la baisse est de 16 %. Une pétition dénonçant une « profonde injustice »,et appelant d’urgence à rouvrir des postes supplémentaires,a dépassé,mercredi 21 août,40 000 signatures.A l’origine de celle-ci,Hélène Herubel,étudiante en 6e année de médecine à l’université Paris Cité,s’inquiète : « Dès [la] première simulation [du début du mois d’août],on a vu que des spécialités allaient être beaucoup plus difficiles d’accès. » Alors qu’elle pensait pouvoir accéder à un poste en spécialité ORL,au vu de ses résultats et du rang minimum nécessaireau concours en 2023,l’étudiante devrait se trouver contrainte d’en choisir une autre,estime-t-elle,avouant désormais réfléchir à terminer son cursus à l’étranger. Les affectations définitives interviendront le 10 septembre. Autre crainte exprimée dans la pétition : celle d’une dégradation des conditions de travail,avec moins d’internes,mais autant de gardes à se partager.
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