Amir DZ,lors d’une manifestation contre la candidature de l’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika,à Paris,le 3 mars 2019. AUGUSTIN LE GALL/HAYTHAM-REA Entre la France et l’Algérie,les calendriers diplomatique et judiciaire ne sont pas forcément au diapason. Alors que les présidents français et algérien tentent péniblement de relancer une relation entrée en crise ces derniers mois,deux procédures judiciaires,où se croise une même affaire,viennent coup sur coup assombrir une nouvelle fois les relations entre les deux pays,et en particulier la coopération sécuritaire.
Il est vrai que l’affaire est très délicate. Son acteur central n’est autre qu’« Amir DZ »,de son vrai nom Amir Boukhors,un influenceur âgé de 41 ans et opposant algérien réfugié en France,où il a obtenu l’asile politique en 2023. Très suivi sur les réseaux sociaux,Amir Boukhors s’est fait connaître d’abord par son blog puis sur YouTube et TikTok,où il critique sans ménagement l’Etat algérien et la corruption de ses dirigeants.
Trois personnes soupçonnées de l’avoir enlevé il y a un an viennent d’être mises en examen,a annoncé le Parquet national antiterroriste (PNAT) samedi matin,et ont été placées en détention provisoire. « L’ouverture d’une information judiciaire ce jour [vendredi 11 avril] au tribunal de Paris des chefs,d’une part,d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste,et d’autre part,d’arrestation,séquestration en relation avec une entreprise terroriste,montre qu’une puissance étrangère n’a pas hésité à mener une action violente sur le sol français par l’intimidation et la terreur de nature à porter atteinte à la vie »,estime Me Eric Plouvier,l’avocat d’Amir Boukhors.
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