Des supporteurs de Reims tiennent une banderole « Retailleau,tu ne feras pas taire notre passion pour assouvir tes ambitions »,au Stade Auguste-Delaune à Reims (Marne),le 29 mars 2025. FRANCOIS NASCIMBENI / AFP L’un reconnaît son parfait agnosticisme côté football,l’autre revendique avoir le cœur « vert » comme le maillot de l’AS Saint-Etienne. Quand Bruno Retailleau menace de dissoudre les deux principaux groupes de supporteurs stéphanois,Laurent Wauquiez vole au secours des Green Angels et des Magic Fans dans le viseur du ministre l’intérieur pour « une dizaine de faits de violence de grande ampleur » entre 2020 et 2024. « J’aime le chaudron [surnom du stade Geoffroy-Guichard] comme il est,avec ses supporteurs,soutenait,le 27 mars,le candidat à la présidence du parti les Républicains (LR) devant des militants réunis à Feurs (Loire) près de Saint-Etienne. C’est le foot,parfois avec ses excès,parfois ses moments de passion. »
Laurent Wauquiez défenseur des ultras,cette tradition du supportérisme venue d’Italie dont la majorité des groupes de supporteurs se revendiquent en France ? L’idée a de quoi étonner sur le papier,mais elle participe aussi à son match pour la présidence du parti de droite face à Bruno Retailleau (17-18 mai).
Le 1er avril,celui-ci renonçait à engager une procédure de dissolution contre les deux groupes stéphanois à l’issue d’une réunion au ministère avec leurs dirigeants. Un simple sursis prévient son entourage qui dément tout recul face à « quelconques pressions politiques »,comme celle de M. Wauquiez ou des soixante parlementaires (dont huit de la Loire) dans une tribune publiée par Le Monde le 21 mars. « Le ministre assume d’avoir mis les pieds dans le plat sur les récentes violences à Saint-Etienne »,avance son directeur de cabinet Franck Robine.
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