L’Europe peine à enrayer la fuite des cerveaux

OLIVIER BONHOMME Lors de sa dernière saison de recrutement,entre janvier et mars,la prestigieuse école d’économie de Toulouse (Toulouse School of Economics,TSE) a offert des postes à six brillants jeunes économistes,qui venaient de finir leur thèse et commençaient leur carrière de chercheur. Elle a essuyé six refus. Deux ont préféré rejoindre le secteur privé aux Etats-Unis. Quatre ont filé dans d’autres universités,essentiellement étrangères. « C’est dur »,reconnaît Jean Tirole,Prix Nobel d’économie 2014 et président honoraire de la TSE.

L’école d’économie,qui se bat depuis sa fondation en 2007 pour créer un pôle d’excellence,aujourd’hui seizième mondiale de sa catégorie dans le célèbre classement des universités de Shanghaï,déploie pourtant des efforts exceptionnels au regard des standards français. Au lieu du salaire débutant de professeur assistant,autour de 35 000 euros annuels,elle propose une rémunération de 72 000 euros,grâce notamment à des cofinancements de grandes entreprises et à des bourses d’excellence de l’Union européenne (UE).

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