A l’aéroport Berlin-Brandebourg à Schönefeld,près de Berlin,le 19 juillet 2024. RALF HIRSCHBERGER / AFP Cinq ans après l’épidémie de Covid-19,qui l’aura fait passer tout près du crash,le transport aérien ne s’est jamais aussi bien porté. Et cette santé retrouvée devrait se maintenir et se renforcer dans les années à venir. L’Association internationale du transport aérien (IATA) prévoit sobrement que 2025 sera « une bonne année »,mais elle a annoncé,mardi 10 décembre,des prévisions mirifiques pour l’an prochain. Selon l’IATA,les compagnies aériennes du monde entier devraient transporter 5,2 milliards de passagers : ce sera la première fois de leur histoire que les compagnies franchiront le seuil symbolique des 5 milliards de passagers. Ce nouveau record marque une hausse de 6,7 % par rapport à 2024.
Cet engouement pour les voyages en avion devrait provoquer,selon l’IATA,une envolée des bénéfices. Au niveau mondial,ils devraient s’établir à 36,6 milliards de dollars (34,8 milliards d’euros) en 2025. En 2024,ils étaient à seulement 31,5 milliards de dollars (29,9 milliards d’euros).
Pour parvenir à cette performance financière,les compagnies aériennes devraient établir un autre record en franchissant,pour la première fois,la barre des 1 000 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Tout sourire,Marie Owens Thomsen,économiste en chef de l’IATA,a estimé que de telles prévisions « méritent de faire sauter un bouchon de champagne ». Un retour à meilleure fortune d’autant plus salué qu’entre 2020 et 2022,pandémie oblige,les compagnies aériennes avaient collectivement enregistré des pertes de plus de 183 milliards de dollars.
Il n’empêche,ces bons résultats économiques ne suffisent pas à masquer le fait que l’industrie,très sensible au moindre retournement de la situation géopolitique notamment,demeure sur le fil du rasoir. Ainsi,en 2025,année de tous les records,le profit par passager ne devrait pas dépasser 7 dollars. « Ce n’est pas mauvais pour notre industrie »,a estimé Mme Thomsen. Toutefois,avec « une marge si fine,les compagnies en sont toujours à faire la chasse aux moindres coûts »,a ajouté la cheffe économiste de l’IATA.
« Pas optimiste »
A l’examen,« la plus grande frustration » est que la chaîne des fournisseurs d’Airbus et de Boeing n’est toujours pas capable de tenir les cadences de production souhaitées par les deux avionneurs,a regretté Willie Walsh,directeur général de l’IATA. Les lenteurs de la chaîne logistique sont « la cause de ratés majeurs »,a-t-il précisé. Faute de pouvoir recevoir,en temps et en heure,les avions qu’elles ont commandés,les compagnies doivent composer avec le vieillissement de leurs appareils. En 2024,l’âge moyen des flottes a atteint 14,8 ans,contre 12,3 ans en 1990.Il vous reste 37.51% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.