Plongée dans un Repair Café parisien qui remet à neuf téléphones et ordinateurs

Des bénévoles réparent une machine à café dans un Repair Café,à Paris,le 17 octobre 2024. THOMAS SAMSON / AFP Quoi de mieux que la Maison du zéro déchet,dans le 12e arrondissement de Paris,pour accueillir un atelier de réparation luttant contre la surconsommation ? Installé au premier étage,le « spécial téléphone et ordinateur » – c’est ainsi que l’appellent les habitués – a ouvert en 2023. Une fois par mois,les réparateurs,qui étaient au nombre de trois le mardi 26 novembre,sortent leurs tournevis et leurs casques à loupe.

Sur la grande table repose le téléphone de Sam,éventré pour le bien de l’opération. « Un écran cassé »,précise Samuel,penché sur l’appareil. Bénévole depuis six ans,l’informaticientravaille sur le smartphone depuisbientôt une heure : « Il n’y a plus de vis à l’extérieur,les fabricants collent tout,maintenant. Il faut le chauffer pour l’ouvrir,et ensuite tout recoller. Ça nous prend un temps fou. » Au même moment,Pierre,réparateur depuis 2015,range un sèche-cheveux dans une caisse à outils.

Le nouvel écran installé,il faut à présent vérifier son bon fonctionnement. Samuel retient son souffle,appuie sur le bouton on/off,et c’est une réussite ! Pour cette fois,car ce n’est pas toujours le cas. L’ordinateur d’Annick en est un exemple : « On a établi un premier diagnostic,mais je vais devoir revenir pour le valider. explique-t-elle. J’ai rendez-vous dans deux semaines,j’ai bon espoir. »

« Donner envie d’apprendre à réparer »

Bienvenue dans l’unique Repair Café de Paris consacré à la réparation de téléphones et d’ordinateurs portables,le besoin de réparation de ces appareils conduisant certains de ces lieux à se spécialiser. L’association,née à Amsterdam en 2009,décompte 697 Repair Cafés en France à ce jour,sur les 3 500 dans le monde. Collaboratifs,associatifs et autonomes,ces ateliers proposent une nouvelle façon de consommer qui plaît au public – le nombre de Repair Cafés en France a doublé en trois ans. Encadrés par des bénévoles,professionnels ou autodidactes,les clients viennent donner une seconde vie à leurs objets. Ce jour-là,Annick et Sam placent leurs espoirs dans l’habileté de Romain,Pierre et Samuel,tous trois informaticiens de formation.

D’emblée,les réparateurs annoncent la règle du jeu : il n’y a aucune garantie de résultat. « Si ça rate,on n’est responsables de rien,rappelle Pierre. Il y a toujours un risque,comme pour une vraie opération. » Un pari qui n’empêche pasles places d’être prises d’assaut : l’atelier de décembre est déjà complet. Raisons écologiques pour certains,économiques pour d’autres. Une chose est sûre : la convivialité joue un rôle crucial pour les clients et les bénévoles. Samuel remonte le téléphone avec délicatesse et sourit : « Si je peux aider les gens,pourquoi ne pas le faire ? C’est un geste écolo d’amour. » Au moment de partir,Annick s’écrie : « On pourra célébrer les fêtes ensemble,la prochaine fois ! »

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