Egalité femmes-hommes : les leçons des pays les plus avancés

« A partir du 8 novembre à 16 h 48,les femmes travailleront encore gratuitement cette année. Et ce jusqu’à fin décembre »,alerte Rebecca Amsellem,fondatrice de la newsletter Les Glorieuses. Le constat se répète chaque année en novembre. En 2024,c’est un peu moins qu’en 2023,mais il reste encore près de deux mois de travail gratuit à résorber pour compenser les inégalités salariales entre les femmes et les hommes.

Ce calcul élaboré par l’économiste féministe Rebecca Amsellem est certes perfectible,mais incarne symboliquement le retard ou les avancées des politiques de réduction des inégalités. Pour obtenir la parité totale sans avoir à attendre cent trente quatre ans,comme le prédit le Forum économique mondial (« Global Gender Gap Index 2024 »),les femmes devraient-elles claquer la porte des DRH ou « se rouler par terre » ? « J’ai vu certains hommes le faire »,confie le directeur général de l’Association pour l’emploi des cadres,Gilles Gateau.

L’efficacité de la méthode,c’est le sujet d’un rapport publié jeudi 7 novembre par Les Glorieuses pour mettre en lumière les actions qui ont permis des avancées significatives de réduction des inégalités,dans quelques pays de l’Union européenne (UE) et au-delà. Leur objectif ? « Que tous les expert·e·s,les femmes et hommes politiques et les dirigeant·e·s puissent répondre à cette question récurrente : “Qu’est-ce qui a réellement fonctionné pour réduire l’écart salarial ?” avec des enseignements pratiques »,explique Mme Amsellem.

L’Espagne et la Suède

Ce rapport,qui est entre les mains de la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes,Salima Saa,depuis peu,n’est pas un recueil de recettes,mais plutôt un retour sur les expérimentations,les mobilisations collectives et les politiques publiques qui ont permis aux entreprises d’aboutir à des résultats au Rwanda,en Nouvelle-Zélande,aux Etats-Unis,en Islande,dans l’Union européenne,en Suède et en Espagne.

Les bons élèves de l’Union européenne que sont l’Espagne et la Suède se sont fortement appuyés sur les politiques publiques.

En Espagne,l’amélioration est à la fois récente et fulgurante. L’écart salarial a été réduit de 10 points en dix ans,en passant à 8,7 % en 2022 contre 18,7 % en 2012,indique le rapport qui reprend les chiffres de Funcas. Le centre d’analyse espagnol spécialiste de la recherche économique et sociale explique cette performance par « un niveau d’éducation plus élevé » des jeunes générations. « Parmi les moins de 25 ans,les femmes gagnent en moyenne plus par heure que les hommes du même âge »,illustre le think tank.

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