Devant l’usine Michelin de Cholet (Maine-et-Loire),lors d’une manifestation à l’appel des délégués syndicaux CGT et des salariés,le 5 novembre 2024. JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP L’interrogation critique du gouvernement revient comme un leitmotiv dès qu’une grande entreprise annonce un plan social : qu’avez-vous fait des aides de l’Etat ? Le premier ministre,Michel Barnier,l’a reprise,mardi 5 novembre,lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale,quelques heures après les annonces de 2 389 licenciements par Auchan et de la fermeture par Michelin des usines de Cholet (Maine-et-Loire) et de Vannes,qui emploient 1 254 salariés.
Avec Michelin,Michel Barnier se retrouve dans la situation de son lointain prédécesseur,le socialiste Lionel Jospin,en 1999. En réponse à l’annonce de 7 500 licenciements en Europe,le chef du gouvernement avait alors prévenu qu’« il ne [fallait] pas tout attendre de l’Etat ». Il ajoutait : « Je ne crois pas qu’on puisse administrer désormais l’économie. Ce n’est pas par la loi,les textes,qu’on la régule. » Une conviction qui était très mal passée à l’époque au sein de la gauche plurielle.
Atonie globale de la demande
L’efficacité des dirigeants politiques est régulièrement remise en question quand interviennent des plans sociaux d’une telle ampleur,et ces annonces concomitantes d’Auchan et de Michelin vont relancer l’inquiétude d’une détérioration du marché de l’emploi en France.Il vous reste 45.25% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.