SCOP-TI, dix ans après, les victoires des ex-Fralib : « On est toujours là, alors qu’on était voués au Pôle emploi »

Sur la chaîne de production des boîtes de thé de la marque 1336 de SCOP-TI,à Gémenos (Bouches-du-Rhône),le 4 janvier 2023. CLEMENT MAHOUDEAU / AFP Ils ont suivi à distance,et avec sympathie,l’annonce de la reprise par ses salariés de l’usine de verres Duralex au milieu de l’été. Comme une réminiscence de leur propre victoire,il y a dix ans,face à la multinationale Unilever,ses thés Lipton et ses tisanes Eléphant. Un combat à la David contre Goliath,souvent cité en exemple dans les luttes ouvrières. « Chaque histoire est unique. On n’a aucune leçon à donner »,précise d’emblée Olivier Leberquier,depuis les bureaux de l’ex-usine Fralib de Gémenos (Bouches-du-Rhône),devenue la société coopérative ouvrière provençale de thés et infusions SCOP-TI.

Aujourd’hui,il en est le président ; en 2014,il en était le délégué CGT. A l’époque,alors que les Fralib venaient d’obtenir le droit de reprendre leur usine en SCOP après quatre ans d’une lutte acharnée,il déclarait : « La lutte va se poursuivre,puisqu’il va falloir pérenniser notre activité. » Dix ans après,ils tiennent enfin leur vraie victoire. Celle d’avoir « réussi à faire perdurer le projet dans le temps »,résume-t-il. « On est toujours là,alors qu’on était voués au Pôle emploi. [En 2024],nous allons faire notre meilleur chiffre d’affaires en dix ans,en hausse de 30 % ou 35 %,et nous serons bénéficiaires,sans artifice ni aide extérieure,juste grâce à notre activité. »

Intarissable dans sa description passionnée du projet de l’entreprise,Nasserdine Aissaoui,qui prépare les commandes passées par Internet,ne dissimule rien de la réalité des dix années : « Jusqu’à aujourd’hui,ça a été compliqué,il n’y a rien qui est facile. » Les SCOP-TI ont su dès la reprise qu’ils partaient avec un sévère handicap : contrairement aux Duralex,ils n’ont pas obtenu de conserver la marque Eléphant. « Ça représentait un volume de 450 tonnes,alors qu’aujourd’hui on tourne autour de 300 tonnes,donc ça aurait été tout de suite gagné ! »,explique Olivier Leberquier.

Pour les salariés,la requête était d’autant plus légitime que la marque est née à Marseille,créée par les frères Pétrus et Lazare Digonnet à la fin du XIXe siècle,les aromates (verveine,tilleul,menthe…) étant alors issus du terroir local. Unilever rachète l’entreprise,qui devient Fralib (Française d’alimentation et de boissons) à la fin des années 1970. Avec l’ouverture des marchés,les plantes locales sont remplacées par des plantes « du bout du monde » et l’activité se réduit peu à peu au seul conditionnement,jusqu’en 2010,lorsque Unilever décide de la délocaliser en Pologne. Il reste alors 182 salariés. Cela marque le début de quatre ans d’occupation de l’usine. « Au bout du compte,on a réussi à garder les machines,rappelle Olivier Leberquier. Mais,sur la marque,Unilever n’a pas lâché ! »

Il vous reste 75.14% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avertissement: Cet article est reproduit à partir d'autres médias. Le but de la réimpression est de transmettre plus d'informations. Cela ne signifie pas que ce site Web est d'accord avec ses opinions et est responsable de son authenticité, et ne porte aucune responsabilité légale. Toutes les ressources de ce site sont collectées sur Internet. Le partage est uniquement destiné à l'apprentissage et à la référence de tous. En cas de violation du droit d'auteur ou de la propriété intellectuelle, merci de nous laisser un message.
© droits d'auteur 2009-2020 Informations financières à chaud      Contactez nous   SiteMap