Le ministre de l’économie,des finances et de l’industrie,Antoine Armand,et le premier ministre,Michel Barnier,au palais de l’Elysée,à Paris,le 15 octobre 2024. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE » L’héritage des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) ne se retrouvera pas que dans les équipements sportifs ou les aménagements urbains mais aussi dans les chiffres de la croissance. Les JOP auront permis à l’économie française de réaliser sa meilleure saison de l’année,avec une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 0,4 %,selon la première estimation, conforme aux prévisions publiées par l’Insee mercredi 30 octobre. Au premier comme au deuxième trimestre,la progression avait été de 0,2 %. Tout compte fait,l’économie française devrait boucler 2024 sur une croissance modeste de 1,1 %,en ligne avec les hypothèses budgétaires. L’Insee s’attend en effet à ce que les trois derniers mois de l’année soient atones.
Sans les Jeux olympiques,le tableau serait plus morose encore. « En dehors de l’effet Jeux,on a une économie qui est assez peu dynamique,qui a progressé au troisième trimestre sur un rythme de 0,1 % à 0,2 %,souligne Nicolas Carnot,directeur des études et synthèses économiques à l’Insee. La production manufacturière reste à l’arrêt,l’investissement des entreprises est toujours mal orienté,l’automobile reste dans une passe difficile… » Comme depuis le début de l’année,c’est la demande publique – les dépenses des administrations,hôpitaux,etc. – qui tire l’activité économique en France,tandis que le secteur privé est à la traîne.
Le commerce extérieur contribue,lui aussi,favorablement,sur les trimestres écoulés,à la croissance française,mais pas pour la meilleure des raisons : les importations se sont repliées davantage que les exportations durant l’été,signe que les industriels et les consommateurs ont réduit leurs dépenses. L’investissement des entreprises,notamment,a nettement reculé (– 0,8 %) au troisième trimestre.
La consommation alimentaire est redevenue positive
Seule bonne nouvelle,la consommation semble vouloir sortir de sa torpeur après un long sommeil. Les ménages ont augmenté leurs dépenses de 0,5 % entre juillet et septembre. Là encore,l’effet Jeux olympiques explique la moitié de cette hausse : les Français se sont offert des « services récréatifs » en lien avec les Jeux,explique l’Insee,voire des abonnements aux plateformes de télévision et autres services d’information et de communication. La rentrée scolaire et la chute des températures ont aussi joué : les dépenses de textile-habillement sont un peu reparties. Autre signal favorable : la consommation alimentaire,qui était en recul depuis plusieurs trimestres,est redevenue positive.Il vous reste 53.81% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.