La photo d’identité d’un pensionnaire de la maison de retraite de Broby,dans le sud de la Suède,le 1er février 2023. SERGEI GAPON / AFP Vous cherchez quelqu’un pour couper la haie,repeindre une pièce ou passer du temps avec un aïeul âgé ? La compagnie d’intérim suédoise Veteranpoolen dispose,dans ses registres,des contacts de 11 000 retraités prêts à travailler quelques heures par semaine. La société,fondée en 2007,les appelle les jobbonär – combinaison de jobb,« travail »,et pensionär,« retraité ». Tous ont officiellement pris leur retraite,mais reprennent du service pour arrondir leurs fins de mois ou s’occuper.
Dix heures de ménage peuvent rapporter autour de 6 000 couronnes brut (environ 520 euros) par mois,avec des charges réduites à 10 % et un taux d’imposition sur le revenu ramené à moins de 8 % après 67 ans. La loi ne fixe aucune limite de revenu ni de temps de travail. Elle permet aussi de continuer à percevoir sa pension,tout en travaillant.
Leader sur le marché,Veteranpoolen est loin d’être la seule compagnie de ce genre en Suède. Sur Internet,les offres des sociétés d’intérim visant les plus de 66 ans – l’âge à partir duquel les Suédois peuvent toucher leur pension – abondent. En général,le principe est le même : les retraités s’inscrivent sur le site d’une de ces entreprises,y détaillent leurs compétences et les activités qu’ils sont disposés à exercer,ainsi que leurs disponibilités. Ils sont ensuite mis en contact avec les particuliers ou des entreprises en quête de main-d’œuvre.
Revalorisation de la pension minimum
Sur la page d’accueil de Veterankraft,qui se vante de pouvoir mettre au travail 5 000 intérimaires,les retraités en sweat-shirt orange,outils à la main,respirent la joie de vivre et la bonne santé. Parmi eux,à Malmö,Lisbeth Holmander,77 ans,rend ainsi visite une semaine sur deux à deux nonagénaires qu’elle aide en faisant les courses et les démarches administratives. Elle a aussi promené des chiens,fait l’état des lieux dans des résidences secondaires après le départ des locataires,empaqueté des noix… Le tout pour 157 couronnes brut par heure.Selon une enquête menée par l’institut Norstat pour Veteranpoolen à l’automne 2023,56 % des Suédois de 65 à 70 ans travaillent déjà ou sont prêts à s’y mettre ; 45 % y consacrent une à dix heures par semaine. La moitié d’entre eux évoquent des raisons financières. En 2020,13 % des retraités vivaient sous le seuil de pauvreté relative (autour de 13 000 couronnes par mois). Quatre ans plus tard,ils ne sont plus que 7 %,grâce notamment à la revalorisation de la pension minimum destinée à faire face à l’inflation.
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