Incendie de la Grenfell Tower : le rapport d’enquête final publie un verdict accablant

Mur de photos des 72 victimes de l’incendie de la tour Grenfell,à Londres,le 4 septembre 2024. JUSTIN TALLIS / AFP Nous sommes le 14 juin 2017,minuit passé de quelques dizaines de minutes. Un feu se déclare dans la cuisine d’un appartement,au quatrième étage de la tour Grenfell,un immeuble de logements sociaux de 24 étages dans le nord de Kensington,un arrondissement parmi les plus riches de Londres. Huit heures plus tard,72 personnes auront perdu la vie,dont 18 enfants,pris au piège dans cet immeuble qui avait été ravalé en 2016,et qui s’est embrasé comme une torche. Ce terrible drame au cœur de la capitale britannique traumatise des centaines de proches des victimes et choque le Royaume-Uni.

Mercredi 4 septembre,sept ans après les faits,l’enquête indépendante mise sur les rails par le gouvernement de Theresa May (2016-2019),à l’été 2017,rendait enfin ses conclusions,accablantes. Au fil de ses 1 800 pages,résultat de quatre cents jours d’auditions,le rapport raconte une incroyable accumulation d’erreurs et de négligences,et expose tous les travers d’une époque : la course à la rentabilité,les dérégulations,la dilution des responsabilités.

Pour Sir Martin Moore-Bick,le juge d’appel à la retraite qui a présidé l’enquête et tenait une conférence de presse en présence des familles de victimes,mercredi,« tous les décès de la Grenfell Tower étaient évitables ». « Ce drame n’aurait jamais dû arriver »,a déclaré le premier ministre travailliste,Keir Starmer,qui a aussi réclamé que la « justice soit rendue » et dit que les entreprises mises en cause dans le rapport devaient être empêchées d’obtenir des contrats publics.

Au cœur du drame : les revêtements dits « ACM-PE »,des bardages composés de deux couches d’aluminium remplies de polyéthylène,utilisés pour isoler et embellir à peu de frais des immeubles un peu défraîchis. Ceux-ci n’auraient jamais dû être utilisés sur des tours d’habitation de grande hauteur,à cause de leur caractère inflammable. De précédents incendies auraient dû alerter les autorités : celui,en 1991,de Knowsley Heights,une tour près de Liverpool recouverte d’un revêtement suspect,ou le drame de la tour Lakanal House,à Londres en 2009,qui avait fait six morts.

Normes et tests contournés ou ignorés

L’usage de ces panneaux composites n’a été définitivement interdit qu’en 2018 au Royaume-Uni. Avant le drame de Grenfell,il était limité par des normes et tests anti-incendie qui ont été contournés ou ignorés. La tragédie de Grenfell Tower « est le point culminant de décennies d’échecs du gouvernement central et des organes de contrôle dans la construction,pour prendre en compte avec attention et agir contre les dangers de recouvrir des immeubles d’habitation avec du matériel inflammable »,précise le rapport final.

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