NBA : le sacre des Los Angeles Lakers, franchise historique de retour au sommet du basket américain

LeBron James et les Los Angeles ont remporté, dimanche, le titre NBA.


--HAIXUNPRESS--Les Los Angeles Lakers ont retrouvé les sommets du basket américain, quelques mois après avoir perdu leur ancienne gloire, Kobe Bryant, mort dans un accident d’hélicoptère fin janvier. Dimanche 11 octobre (dans la nuit de dimanche à lundi en France), LeBron James et ses coéquipiers ont écrasé le Miami Heat (106-93), remportant leur quatrième match de la série, synonyme de titre NBA. Le 17e de la franchise californienne, faisant d’elle la plus sacrée de la ligue à égalité avec les Boston Celtics. Dans la « bulle » de Disneyworld (en Floride), où s’est achevée la plus longue saison de l’histoire de la NBA – interruption liée au coronavirus oblige –, les Lakers ont laissé éclater leur joie.


L’attente fut longue pour le club pourpre et or. Depuis dix ans, et leur doublé en 2009 et 2010, ils ont traversé un désert auquel l’équipe n’est guère accoutumée. Après trois éliminations consécutives au premier tour des playoffs  les phases finales dans le sport américain −, ils n’ont pas même participé aux six suivants. Du jamais vu pour une franchise qui ne les avait manqués qu’à cinq reprises dans son histoire et deux fois seulement depuis 1976. Même l’arrivée providentielle en 2018 de la superstar LeBron James, jouant toutes les phases finales depuis 2006, n’a pas suffi à corriger cela.


Pour s’assurer que le scénario ne se répète pas cette saison, les Lakers n’ont pas hésité à faire tapis pour tout miser sur Anthony Davis, ailier-fort star à l’ambition trop grande pour le « petit marché » qu’est la New Orleans, et complément idéal, sur le papier, de LeBron James, pour faire retrouver les sommets à la franchise de Los Angeles. Conscients que les Lakers étaient prêts à tout pour associer les deux hommes − qui partagent également le même agent, Rich Paul −, les New Orleans Pelicans leur ont fait payer le prix fort. En échange de leur star, ils ont négocié l’arrivée en Louisiane de trois des quatre plus grands espoirs des Angelinos (Brandon Ingram, Lonzo Ball et Josh Hart), ainsi que quatre tours de draft − le « marché » permettant aux jeunes joueurs de rallier la NBA.


La franchise n’est pas parvenue à attirer sans ses filets dorés une troisième star, pour former un « Big Three », recette ayant marché dans plusieurs équipes − le Miami Heat de LeBron James, Dwyane Wade et Chris Bosh, ou les Boston Celtics de Paul Pierce, Kevin Garnett et Ray Allen. Mais l’équipe de Los Angeles a complété son effectif avec des joueurs vétérans et d’expérience : la moitié de l’effectif a ainsi plus de 30 ans, et l’âge moyen est le plus élevé de la ligue. Les Lakers se sont également forgé une identité défensive avec l’arrivée sur le banc de Frank Vogel, qui les a fait passer de la onzième à la troisième meilleure défense lors de la saison régulière, à en croire les statistiques avancées.

Nouveau modèle récompensé

Mais le succès des Lakers est aussi le sacre d’un nouveau modèle. C’est la première fois qu’une franchise est sacrée championne sans compter dans son effectif un basketteur présent depuis des années auquel les supporteurs ont pu s’attacher, comme le signale le journaliste Bill Simmons dans son podcast. Douze des dix-huit joueurs composant l’effectif n’étaient pas là la saison passée. Les deux plus anciens, Alex Caruso et Kentavious Caldwell-Pope, sont arrivés en 2017.


« Même quand Miami l’emportait avec Chris Bosh et LeBron James en 2012 et 2013, ils avaient Dwyane Wade, qui était là depuis 2003. C’est la première équipe digne d’une équipe de fantasy qui marche », lance Bill Simmons, en évoquant ces ligues sportives virtuelles où l’on gagne en accumulant les stars. Pour autant, les Lakers sont loin d’être les seuls représentants de cette tendance : outre une ville, ils partagent cette caractéristique avec les Los Angeles Clippers, autres grands favoris pour le titre dont les ambitions ont été anéanties cette année en demi-finale de conférence ouest face à Denver. « C’est la direction que prend la NBA aujourd’hui, poursuit Simmons. Dans quelques années, quand on regardera en arrière, on se dira que les Lakers étaient la première équipe assemblée avec des contrats courts et qui soudainement remporte un titre. »


Présentés comme l’un des favoris dès le début de saison, les Lakers sont de leurs propres mots « en mission », depuis le mois de janvier et le décès de Kobe Bryant. Ce drame a particulièrement marqué les Angelinos, qui ne pensaient qu’à remporter ce titre pour le lui dédier. « Il a inspiré chaque personne de cette équipe », expliquait Anthony Davis avant les finales. « Tout le monde a été marqué par Kobe d’une façon ou d’une autre. On veut qu’il soit fier de nous et on a quatre matches à gagner pour ça. »


LeBron James a réussi son pari. Débarqué en Californie depuis son fief de Cleveland avec l’ambition de redorer le blason d’une « franchise mythique », il n’aura fallu que deux ans à celui qui repousse les records les uns après les autres pour décrocher son quatrième titre. Et un quatrième trophée de MVP (meilleur joueur) des finales, avec trois franchises différentes. En dépit de l’interruption de la saison, liée à l’épidémie de coronavirus – la NBA aura été l’un des premières ligues à stopper ses activités –, et à trois mois passés dans la « bulle » – finalement étanche – du Disneyworld d’Orlando, les Lakers sont de retour au sommet.


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